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Les salons du polar des Hauts-de-France

Dernière mise à jour : 29 déc. 2020

Région riche en lecteurs et en auteurs, le Nord de la France a été un temps en retard en matière de salons du livre spécialisés dans le roman policier, et celui de Lens faisait figure d’exception. Depuis une dizaine d’années, la tendance s’inverse. On assiste à l’éclosion d’une série de manifestations littéraires aptes à combler les polardeux qui répondent en masse. Panorama des rendez-vous à ne pas manquer, classés par ordre d’ancienneté.

 

PolarLens (fin mars) : avec 70 auteurs et plusieurs milliers de visiteurs sur deux jours, des débats, des expos, un budget conséquent et de multiples animations en amont, le Salon du livre policier de Lens est le plus important et le plus ancien des salons nordistes du polar. La 24e édition devait avoir lieu en mars 2020 mais a été reportée en octobre à cause de la pandémie de coronavirus avant d'être carrément annulée. Organisé tous les ans à la fin mars, une période chargée pour l’activité littéraire, PolarLens a longtemps été coincé entre le Salon du Livre de Paris et Quais du Polar à Lyon, puis au niveau régional s’est retrouvé concurrencé par le Salon du Livre de Bondues. Son déménagement vers des locaux plus vastes lui a permis de trouver son rythme de croisière et de devenir un rendez-vous incontournable. Depuis 2010, la petite salle Jean Nohain située à côté du Stade Bollaert a laissé la place à l’immense halle Bertinchamps à l’entrée de la ville. Il y a de l’espace pour accueillir la foule des lecteurs et les différents courants de la littérature policière y sont représentés. En 2019, Isabelle Prévost qui chapeautait l’organisation au sein de la mairie, a pris sa retraite et a été remplacée par Claire Turbiez qui a dû faire face au report de l’édition 2020.


Templemars (fin septembre) : il n’y avait pas de salon spécialisé dans la métropole lilloise jusqu’en 2008, jusqu’à ce que Frédéric Baillot, maire de Templemars, croise l’auteur de polars Jean-Marc Demetz et lui demande conseil. A l’époque, Franck Thilliez était devenu un best-seller et le polar nordiste avait le vent en poupe. Leur discussion a donné naissance au Salon du polar de la Métropole lilloise, qui a lieu chaque année le dernier samedi de septembre dans la petite commune de Templemars à la périphérie sud de Lille. Leur objectif était de permettre aux nouveaux auteurs de la région de rencontrer leur public et de côtoyer les têtes d’affiche du genre, comme Franck Thilliez, fidèle à Templemars depuis le début. La ligne éditoriale n’a pas changé : une seule journée, 35 auteurs (jusqu’à 50 en 2013), 50% de régionaux et 50% de nationaux, dans la salle Desbonnet au centre de la commune. Au fil des années, le petit salon de copains est devenu grand, tout en conservant sa convivialité. Templemars rime désormais avec polar, et les meilleurs auteurs français et belges ne rechignent plus à y venir. Chaque année, le comité d’organisation sélectionne les participants en fonction de l’actualité et des nouveautés, tout en donnant la priorité aux écrivains qu’on ne croise pas dans les autres salons nordistes.


Dainville (fin janvier, un an sur deux) : en 2014, dans la lignée de Templemars, Daniel Cassoret et la Médiathèque de Dainville ont lancé le Canard policier, un salon biannuel qui a lieu tous les deux ans à la fin janvier dans cette commune à l’ouest d’Arras. Dainville est un salon original : on y trouve seulement deux ou trois têtes d’affiche nationales (dont Franck Thilliez) et une trentaine d’auteurs régionaux. C’est sympathique et sans prétention, le public adore, Daniel Cassoret a trouvé la bonne formule, tout en faisant des ajustements au fil des éditions. Au début, il donnait la priorité aux premiers inscrits sans sélection, puis a changé de cap devant l’afflux d’auteurs auto-édités. Désormais la sélection se fait en fonction des nouveautés. Grâce à sa place en tout début d’année, à une période où les salons sont rares, le Canard policier draine un public conséquent, différent des autres salons.


Noeux-les-Mines (mi-février) : le salon des Mines noires a été lancé au printemps 2015 par le blogueur Gaylord Kemp, qui a passé le relais en 2017 à la blogueuse Bénédicte Degrugillier (Bénédicte Mitchell), qui a ensuite laissé la place à une de ses consœurs Charlène Boutillier. Vous l’aurez compris, les Mines noires est un salon de lecteurs, notamment de lecteurs de thrillers, genre très populaire dans le Nord-Pas de Calais. Tous les ans, à la mi-février, il y a foule dans la petite salle Georges Brassens, il va bientôt falloir pousser les murs. Les fans se pressent pour rencontrer les auteurs à la mode. Faute de place, et avec l’orientation 100% thriller, les auteurs régionaux sont moins nombreux qu’au début. En 2018 et 2019, les Mines Noires ont animé un carré polar au sein du très généraliste et traditionnel Salon du livre du Touquet, mais la formule n’a pas été reconduite en 2020.


 

A lire également : Roubaix, ville de polars.

 

Douai (début juin) : après avoir animé les Mines Noires à Noeux-les-Mines, Bénédicte Degrugillier a créé son propre salon à Douai en 2018. Bien que baptisée les Géants du polar, cette manifestation consacrée à la littérature de genres (thriller, fantastique, gore, fantasy) est moins orientée vers le roman policier au sens traditionnel. Parfois considérés comme une scission de Noeux-les-Mines, les Géants du polar n’ont connu jusqu’à présent que deux éditions et des débuts cahotiques. La première année, la mairie de Douai a imposé un changement de date de dernière minute (il y avait un autre salon du livre à Douai le même week-end). L’édition 2019 a été plus réussie, avec l’auteur de fantastique Graham Masterton en vedette. Pas organisés en 2020, les Géants du polar devraient revenir en 2021.


Trith-Saint-Léger (mi-mai) : 2019 a été une année faste pour les salons spécialisés dans la région avec deux rendez-vous supplémentaires. Organisé par Elodie et Sébastien Lemaire sur le modèle de Templemars, Les Forges obscures est un petit salon orienté thriller et fantastique à Trith-Saint-Léger dans la périphérie de Valenciennes. La première a été prometteuse, mais la 2e édition ayant été annulée à cause du coronavirus, il faudra attendre mai 2021 pour revoir les amateurs de policier au Théâtre des Forges.


Raimbeaucourt (mi-décembre) : la 1e édition de Noir Charbon a eu lieu en décembre 2019 à Raimbeaucourt au nord de Douai. Dans l’esprit, Noir Charbon est inspiré de Noeux-les-Mines, avec beaucoup d’auteurs de thrillers habitués des Mines noires. Il est dirigé de main de maître par la blogueuse Clémence Barbier, membre de l’équipe de Templemars et intervenante au salon de Lens. Malgré le contexte difficile (on était en pleine période de grèves), le dernier-né des salons nordistes a connu un gros succès pour ses débuts. La grande salle des fêtes de Raimbeaucourt a vite semblé trop petite devant l’afflux de fans venus de toute la région, rendant difficile l’accès aux tables d’une partie des auteurs. Le joyeux brouhaha de ce dernier rassemblement de l’année a compliqué l’écoute des débats organisés sur la scène, mais la popularité de l’ensemble faisait plaisir à voir.


Sans oublier… Arras (1er mai) : Colères du Présent, la manifestation dont les chapiteaux s’installent le jour de la Fête du Travail depuis 17 ans sur les places d’Arras, n’est pas à proprement parler un salon policier mais elle réunit chaque année un plateau d’auteurs de romans noirs à faire baver d’envie n’importe quel autre organisateur nordiste. La présence de certains écrivains renommés comme Caryl Ferey, Pascal Dessaint ou Dominique Manotti, ainsi qu’une multitude de débats avec l’association 813 et la radio PFM, en font un rendez-vous important… Ces dernières années, le changement d’orientation du salon, plus politique, environnemental et social, a réduit la place des polardeux, mais cela vaut toujours le coup d’aller y faire un tour, d’autant que de nombreux bouquinistes s’installent sous les arcades autour de la Grand’Place et qu’on y trouve bon nombre de poches à petits prix.


…et les salons disparus : Méru (dans l’Oise, grande périphérie parisienne, un salon à l’ancienne qui tournait en rond avec toujours les mêmes auteurs, il aurait dû redémarrer en 2018 mais tombait en même temps que Lens puis Templemars), Morbecque (2 ou 3 éditions, l’exemple même du salon clandestin, l’initiative était sympa, mais sans comm, pas de visiteurs, c’était voué à l’échec), Canal Polar à Saint-André (pas un vrai salon, mais une manifestation culturelle aux contours flous organisée dans plusieurs communes le long du canal de la Deûle; il n'y a pas eu de seconde édition, à cause d’un problème avec le nom déposé par Canal+), Le Touquet Polartifices en juillet 2019 (une seule édition) et Carré polar au cœur du Salon du livre de novembre (2 éditions, 2018 et 2019), géré par Charlène Boutillier (Noeux-les-Mines) orienté thriller… sans compter les salons généralistes qui périodiquement ajoutent le terme polar sur leur affiche pour attirer le gogo.

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