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Arnaud Dupin vu par Philippe Waret

Dernière mise à jour : 8 nov. 2020

PORTRAITS D’AUTEURS

Un écrivain dresse le portrait d’un personnage récurrent né de son imagination

 

Héros des Mystères de Roubaix, Arnaud Dupin est un jeune homme curieux et dynamique, employé du journal Le Populaire. A travers ses multiples aventures, sous la plume de Philippe Waret, historien de la ville, le lecteur découvre le Roubaix industriel et bouillonnant de la fin du XIXe siècle.


Qui est vraiment Arnaud Dupin ? D’où vient-il, où va-t-il ? Venu à Roubaix vers 1890 pour y chercher du travail, il ambitionne de se faire engager aux écritures dans une usine textile. Les circonstances feront qu’il deviendra gratte-papier dans un journal local. Henri Bernard, le directeur du journal Le Populaire, embauche ce jeune homme dont il a pressenti l’honnêteté, la bonne foi et l’énergie. Arnaud Dupin est un jeune homme d’une vingtaine d’années, affûté comme le sont les adolescents qui accèdent à l’âge adulte. Il est au début de sa vie professionnelle et il va l’exercer en partant à la découverte de Roubaix, cette ville qui est à l’apogée de sa puissance industrielle. Il va la parcourir quartier par quartier, au gré de ses pérégrinations. Henri Bernard l’avait bien cerné : Arnaud est avant tout un être curieux des autres, à la recherche de la vérité.

L’équipe du Populaire n’est pas bien grande, mais elle l’accueille comme une famille. Henri Bernard tout d’abord, le directeur propriétaire, est un journaliste avec de l’expérience et qui connaît son monde à Roubaix, ses réseaux et ses travers. Il a monté son propre journal sans doute pour affirmer son caractère indépendant et sa liberté d’expression, qualités pour lesquelles il est respecté par tous, amis ou ennemis.

Puis il y a Léandre, l’encyclopédie du journal, la mémoire vivante, toujours à l’affût de la moindre information. C’est un peu l’homme à tout faire du journal, capable de gérer à la perfection ses aspects techniques autant que de réussir un bon repas à ses heures. Henri Bernard l’a sans doute embarqué de bonne heure dans l’entreprise du Populaire. Léandre est curieux de tout, il apprécie l’humour d’Arnaud, ces deux-là s’entendent bien, et se taquinent à l’occasion.

Les trois personnages partagent le goût de la recherche de la vérité. C’est un lien fort qui en fait plus que de simples collègues. Arnaud Dupin va se former et s’aguerrir auprès de ses deux parrains de journalisme. Leurs aventures apportent la matière pour rédiger des chroniques à succès dont le jeune homme se charge avec application. Le Populaire agrandit ainsi son lectorat. Ce savoir-faire de chroniqueur se double bientôt d’un talent de dessinateur, Arnaud remplissant ses carnets de croquis autant que de notes.

Il découvre Roubaix, une ville en mouvement et en mutation. En cette fin de dix-neuvième siècle, la cité du textile est constituée d’un mélange d’usines, de maisons de maître et de courées. La rumeur des fabriques voisine avec les cris et les chants des estaminets quand ce n’est pas la rue qui déverse son flot de colère. Une vie culturelle et sportive en plein développement caractérise l’époque.

 

A lire également : Roubaix, ville de polars.

 

La première aventure d’Arnaud Dupin est celle de son arrivée à Roubaix. Il va traverser de long en large le quartier du Fontenoy (on dirait aujourd’hui de manière réductrice l’Alma gare) : l’église St-Joseph, le théâtre de la rue Richard-Lenoir, les usines de la rue du Fontenoy, le fort Frasez, autant de décors propices à des péripéties romanesques. Il va y affronter l’Ecorcheur du Fontenoy, un abominable assassin.


Sa deuxième aventure, la Petite Main des Longues Haies, se déroule dans le célèbre quartier des Longues Haies, à deux pas du centre-ville. L’imprimerie du Populaire se trouve presque à l’entrée de la célèbre rue. Il va assister à la visite que rend en 1892 le syndicaliste Édouard Anseele à Henri Carrette, récemment élu maire collectiviste, le premier, de Roubaix. Arnaud entrera dans le local de la Paix. Il va déjouer un attentat mais il découvrira aussi l’Hippodrome, la grande salle de spectacle roubaisienne.


Sa troisième aventure, Les amateurs d’art du Tilleul, est celle du Roubaix des Beaux-Arts, entre les artistes peintres, le musée, et les églises où se trouvent de magnifiques peintures. Il fait la connaissance de Wens, un artiste peintre et de son modèle avec laquelle il partagera une brève idylle. Les églises Sainte-Élisabeth et Saint-Jean Baptiste, le parc de la Potennerie, le musée des Beaux-Arts, forment les décors de cette aventure picturale.


Sa quatrième aventure, les Rouleurs de Barbieux, se déroule au sud de la ville, dans les allées du Parc de Barbieux, alors partagées par les promeneurs, les cavaliers et les vélocipédistes. Lui-même sera initié au vélocipède et assistera à l’inauguration du vélodrome de Barbieux en 1895.


Sa cinquième aventure, le Maître du Trichon, l’entraîne dans un Roubaix souterrain, à la découverte du Trichon, ou de ce qu’il en reste. La rivière médiévale est enserrée dans des canalisations qui masquent l’égout qu’il est devenu à cause des rejets des diverses industries tout au long de son parcours. Le Trichon traverse Roubaix et Arnaud en fera l’exploration, au péril de sa vie. Il assistera aussi aux fêtes du Minck sur la place du Trichon, et baignera dans la folie des cavalcades roubaisiennes.


Les Chambres noires de l’Epeule sera le sixième tome des Mystères de Roubaix, qui en comprendront douze au total.

Un crossover de séries (Les Mystères de Roubaix et la collection Belle Epoque) est déjà entre les mains de notre bien-aimé éditeur. Sous le titre Rapts à Malo, le lecteur verra Arnaud Dupin hors des murs roubaisiens participer à une enquête palpitante au bord de la mer.

Philippe WARET

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